samedi, février 27, 2016

Prochaine intervention : séminaire Histoire du Spectateur le 3 mars 2016 à Paris


À l'invitation d'Isabelle Moindrot, dont je recommande au passage l'ouvrage L'altérité en Spectacle 1789-1918 codirigé avec Nathalie Coutelet, je présente mes recherches le 3 mars 2016 à 17 h dans le cadre du séminaire "Histoire du Spectateur, 19e-21e siècles", séminaire organisé par l'axe "Histoire" de l'Équipe d'accueil "Scènes du monde, création, savoirs critiques" (Université Paris 8). 

Le séminaire se déroule dans les locaux de la Société d'Histoire du Théâtre, 71 rue de Richelieu, Paris 2e, le 3 mars à 17 h et l'entrée est libre.

Mon intervention s'intitule "Les feux du rock, du studio à la scène" et en voici le résumé :

"Depuis plusieurs années, je m'intéresse à la dissémination de la culture scientifique dans l'espace public depuis les débuts de ce qu’on appelle la Révolution Scientifique. Je trace le développement des spectacles scientifiques en Angleterre et en Europe continentale, observe la pénétration des techniques issues de la Révolution Scientifique dans le théâtre d'autre part, et porte enfin mon analyse sur le développement des laboratoires de recherche dans l'industrie électrique du 20e siècle, dans les firmes d'Edison et de Bell.
À partir de ces trois éléments et d'une analyse des formes spécifiques de coopération que l'on trouve dans les laboratoires britanniques et les institutions politiques anglaises et américaines, j'émets l'hypothèse que l'on peut faire un lien entre ces traditions techniques, intellectuelles et culturelles et la naissance du rock vers 1950. Les formes d'organisation du rock (les groupes), de production en studio (rôle des producteurs et des artifices électriques) et la physionomie des performances sont en effet les héritiers de cette culture anglo-américaine du feedback et en particulier de la déclinaison publique et “ingénieriale” de la doctrine newtonienne.
Je m'efforce ainsi de montrer que les dispositifs et les compétences techniques des studios (par ex. les consoles de mixage ou les ingénieurs du son) et les outils de reproduction sonore dédiés à la sphère domestique (les platines disque) n'ont pas cessé d'être transposés dans la sphère publique par des amateurs. Une analyse qui permet de mieux comprendre l'arrivée du hip hop et de la techno. Au final, il s'agit de montrer une généalogie culturelle allant de Robert Boyle (physicien et chimiste du 17e siècle)  aux Beatles, où la sphère amateur agit comme un acteur essentiel et reconfigure sans cesse le "privé" et le "public". "
Deux articles, accessibles en ligne, documentent cette réflexion que je mène depuis plusieurs années :


From the Scientific Revolution to Popular Music. A sociological approach to the origins of recording technology, in Journal of Art Record reproduction, janvier 2007, p.1-30.

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